Hier, nous finissions Channel Fear S01E03 Nachtmahr avec Aurélien Lemay, Damien Rahyll et Misleadiel Misleadiel.

Hier, nous finissions Channel Fear S01E03 Nachtmahr avec Aurélien Lemay, Damien Rahyll et Misleadiel Misleadiel. L’équipe des enquêteurs du paranormal aura échoué à repousser la menace, mais ce n’est pas son boulot. Leur boulot c’est de ramener de belles images et un reportage captivant, d’être les témoins du surnaturel, et là ils ont assuré. Les seules images pro des derniers moments de la ville-fantôme, avec les témoignages des quelques rares rescapés, voilà qui leur vaudra les félicitations du network. (Et peut-être même une occasion pour notre ambitieuse journaliste de le quitter pour un plus prestigieux.)

L’écriture d’Yno est toujours très efficace et si la piste des indices les contraintes de la fiction laissent finalement très peu d’agentivité aux joueurs, la synchronisation naturelle du compte à rebours caché et de l’avancement de l’enquête tombe pile poil. Il y a vraiment un côté point ’n click, pas nécessairement désagréable, mais qui me lasse. Pas moyen de tenir le contrat de 2h, il nous en aura fallu 5h30 et pourtant je n’ai vraiment pas l’impression que nous ayons trainé. (mais ce n’est pas un point négatif pour moi, la durée annoncée de 2h n’est pas ce qui m’y a attiré.) J’ai souvent précipité les décisions des joueurs, eux-mêmes n’ont pas laissé libre court à l’expression des différences entre leurs personnages et une bonne partie de l’approche a tout de même été assez méta-jeu. Peut-être aussi parce que dans ce 3e scénario, il y a quelques murs invisibles, de contraintes du jeu qui sont contraires à la parfaite cohérence de la fiction. (Par exemple, la sortie de l’arène géographique, et donc temporelle, du scénario se justifie totalement, devrait être totalement possible sans sortir nullement de l’enquête / du contrat social tacite du jeu, mais rien n’est prévu ni pour l’éviter, ni pour la suivre si c’était la décision prise par les joueurs). Les ressorts gore-scato du scénario me fatiguent un peu, même s’ils sont efficaces, et j’ai l’impression que je n’étais pas le seul à la table. Un des joueurs m’a dit être désarçonné par l’aspect un peu plus « fantasy qui tache » du mystère, je ne peux pas lui donner entièrement tort, mais la variation de style n’est-elle pas inscrite dans ce format « monster of the week » ? Au contraire du fond de l’histoire, la structure du scénario est vraiment au croisement entre l’E01 et l’E02 ce qui a également produit une sensation de redite, là où la différence forte entre l’E01 et l’E02 laissait espérer un renouvèlement structurel fort entre les épisodes. L’E04 Grattements change effectivement à nouveau de cap, mais il attendra que la fatigue se dissipe, que l’envie revienne. (Mener trois scénarios « à scènes » après 30 ans d’abstinence, c’est rude.)

Toutefois au final une bonne partie, un scénario qui se tient et que les joueurs ont semblé heureux de découvrir.